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C'est encore une longue journée qui se profile à l'horizon. Encore une trop longue journée qui se profile à l'horizon. Seul. Seul. Manger. Manger Voilà ce que je se répétait un asiatique au teint bien trop pâle pour être réel. Il marchait là, dans les rues de la ville, l'allure fantomatique, le regard vide et d'un bleu si clair qu'on le croirait translucide. Il erre ? Oui, il erre. Il marche vers il ne sait où, vers il ne sait quoi. Vers on ne sait qui. Il se contente de marcher, ses pieds chaussés de DcMartens foulant le sol sans réel but. Il est vêtu d'un jean slim troué noir qui épouse ses jambes athlétiques, et d'une chemise tout aussi sobre, ouverte sur le haut, dévoilant un torse lisse. Son visage parait enfantin, ses joues sont bien rondes, ses lèvres rosés naturellement. Ses cheveux sont d'un noir de jais, aussi beaux et fins que le manteau de plumes noires d'un corbeau. Le froid ne lui fait rien. Le chaud non plus. Ses yeux semblent ne rien regarder, ne rien chercher, et pourtant, il marche vers quelque part. On ne peut pas marcher sans but. Un bruit. Il lève doucement la tête et se dirige vers l'endroit d'où provient le lourd bruit de moteur qui est parvenu jusqu'à ses oreilles. Il tourne vers cette ruelle et se dirige, en silence, fantôme perdu entre les murs, vers le bar dont une petite lumière jaillit. "Lumineuse..." Voilà comment il l'appelle, alors qu'il en pousse la porte lentement pour entrer à l'intérieur de l'endroit. Il laisse la porte claquer derrière lui. Son regard fixe toujours le vide autour de lui, jusqu'à ce qu'il ne se pose sur cet homme qui le regarde. Le possesseur de la voiture au moteur trop bruyant. Météore le regarde comme on regarde un morceau de viande alors qu'on a pas mangé depuis des jours. Un éclair fait son apparition dans ses yeux clairs et il se dirige vers lui, d'un pas assuré, mais pourtant très lent. Ne pouvait-il pas être plus rapide ? On n'en sait rien, seul lui le sait, et pourtant, il est lent. Un long silence règne, jusqu'à ce qu'il ouvre enfin la bouche. "Tu as peur de la Mort ?" Sa voix est douce, rauque, comme venue d'ailleurs. Ses yeux translucides fixent toujours le vide, comme si il ne regardait rien de spécial. Ou alors qu'il voyait quelque chose que personne d'autre que lui pourrait voir? C'est un bien bel homme, malgré son allure fantomatique et ses cheveux aussi noirs que les ténèbres. On aurait pu croire qu'il portait les enfers sur ses épaules tant il est... Différent. Sentant le regard de son voisin posé sur lui, il ouvre la bouche, mais aucun son n'en sort. Et un sourire étire ses lèvres, léger, discret, avant qu'on n'entende plus que le bruit de gouttelettes qui martèlent le sol dans un rythme régulier.

飢え

孤独

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