J'ai entendu dire que les diables étaient autrefois des anges. Parce qu'ils avaient des attentes irréalistes, ils ont été jetés en enfer et sont devenus des démons.
Sept heures du matin sonne, il est l'heure de te réveiller Nihal.. Encore une journée qui va commencer, comme toutes les précédentes, et celles qui suivront celle d'aujourd'hui.. Tu ne peux pas t'échapper, tu ne peux pas aller à l'encontre de ton destin. Tu as fait ce que tu as fait, et maintenant tu dois payer.. Voilà les pensées d'une jeune femme, qui se réveille difficilement après une nuit agitée, comme toutes les autres. Sept heures du matin. Et comme tout les matins, elle se lève. Passes ses doigts fins dans ses boucles brunes encore décoiffées. Elle baille. Elle est fatiguée. Cela se lit sur son visage pourtant si fin et délicat, comme peint par les Dieux eux mêmes. Pardon ? Elle vient de là haut. Ah, alors c'est compréhensible. Sa chambre est plutôt jolie, simple mais jolie. Son lit, en baldaquin, et ses draps, en soie. Elle semble plutôt bien née. Sept heures dix, elle boit son café, assise sur la seule chaise qui se trouve dans sa cuisine en face de sa petite table qui elle même est en face de la fenêtre. Le soleil se lève. Il va falloir se préparer. Se préparer à aller travailler, encore et encore, pour la même personne, chaque jour. Un soupir vient à trouver la clé pour s'échapper d'entre ses lèvres pleines et rosées, son regard d'émeraude se perd un instant dans le vide qui l'entoure, puis elle se lève, lave sa tasse et va dans la salle de bain. Et là, elle se prépare. Rapidement, pour ne pas perdre de temps, mais elle ressort de la salle d'eau comme si elle y était restée plus de deux heures. Son teint pâle est rehaussé de quelques touches de blush sur les joues, son mascara noirs fait ressortir ses yeux et du rouge à lèvres rouge cerise vient teindre ses lèvres pulpeuses. Elle est vêtue d'une jolie robe en soie rose, qui fait ressortir ses formes bien plus que généreuses, elle enfile une paire d'escarpins, qu'elle maudit en pestant. Puis elle sort de chez elle, de son petit appartement, en haut de ce grand
immeuble au centre ville. Une vie normale en somme.
Huit heures et demi. Elle est arrivée. Une grande demeure s'étend devant elle. Immense et presque fantomatique. Un homme vient jusqu'au portail et la prend par le bras avec une douceur inexistante. Elle soupire. Et arrivée à la porte sa journée commence. Que fait-elle ? Elle vend son corps
aux plus offrants.
Le corps de son père gisait sur le sol. La jeune fille ne savait plus vraiment quoi faire, ni ou regarder ou même quoi dire. Elle ne savait pas si elle devait fuir, si elle devait tout faire pour s'enfuir de cette demeure où elle se trouvait pourtant tout les jours. Elle était complice du meurtre de l'homme qui l'avait éduquée. Elle était sa pupille. Sa protégée depuis bien des années. Et voila que tout s'écroulait sous ses yeux empreints de détresse et de peur. Oui elle avait peur de cet homme là, qui venait de tuer son protecteur, l'homme qui avait fait d'elle une fillette heureuse. Il lui avait tout apprit sur la vie alors qu'elle était arrivée en ville sans savoir où aller, tombée de là haut. Il l'avait recueillie. Et le voilà mort. Allongé au sol,
baignant dans son sang. Inerte. Nihal releva son regard sur l'homme qui venait de tuer. Son regard était pourtant fuyant. Comme si elle ne voulait pas vraiment le regarder de peur qu'il lui réserve le même sort. Elle se mit à reculer. Lentement mais surement. Tentant de rejoindre la porte qui la mènerait dans le couloir qui la mènerait loin de cet homme effrayant. Vers la sortie de la demeure, là où elle pourrait courir le plus loin possible. Elle était témoin de ce meurtre. Peut être ne voulait il pas qu'il y est des témoins justement. Cette pensée la fit frissonner. Elle a peur, mais elle n'est pas idiote. Clairement, il venait de dire qu'elle allait être sa putain. Qu'elle allait offrir son corps à des hommes qui paieraient le prix fort juste pour la toucher. Le regard de l'ange se plonge dans celui, azur de l'homme qui lui fait face et qui lui lève le menton. Elle ne regardait plus le cadavre à leurs pieds, bien trop occupée à fixer l'homme vêtu de noir, gros contraste avec elle, si petite et frêle, sondant son âme si il en avait encore une.
Et elle se réveille. Dans ce lit à baldaquin, dans cette chambre magnifique, avec tout ces objets qu'il lui a offert. Elle est sa putain. Mais il l'aime.
L'ange n'est plus. Ou alors elle le cache bien.