J'ai entendu dire que les diables étaient autrefois des anges. Parce qu'ils avaient des attentes irréalistes, ils ont été jetés en enfer et sont devenus des démons.
L'univers a été créé par on ne sait quelle entité. Ou alors a-t-il été créé par pure magie ? Une magie que personne ne peut encore nommer. Tout a-t-il été créé de toute pièce, ou alors était-il déjà présent avant même que l'on imagine être créé nous même ? Imaginez-vous les étoiles et les planètes s'aligner les unes aux autres, formant ainsi notre univers, que nous pouvons admirer aujourd'hui tel qu'il est ? Non, bien sûr que non. La plupart des personnes se disent que l'univers était là, et c'est tout. Mais d'autres personnes savent la vérité, ils la connaissent, parce qu'ils l'ont vécu. L'histoire que je vais vous conter ce soir est l'histoire d'un protagoniste. Il est totalement différent des autres, contraire aux autres. Il est né de la Lune. Il a été créé pour faire pâlir ceux qui n'accepte pas sa différence, pour faire frémir ceux qui le déteste, pour faire rougir ceux qui l'aime. Il a été créé dans un seul but, expérimenter la bêtise humaine. Alors parlons de lui. Il se nomme Amarok. Amarok Lautner. Baptisé par une entité supérieure qui a décidé de le créer moitié homme, moitié animal. Serait-il le mieux tombé que tout les autres ? Ou alors sont-ce eux qui ont eu plus de chance ? Imaginez-vous, que préféreriez-vous ? Etre libre de vos mouvements, pouvant faire ce que vous désirez sans être contraint de quoi que ce soit ? Ou préféreriez-vous pouvoir faire n'importe quoi mais avec un prix à payer ? Un prix plus gros que le fait de devoir vivre seul ? Lui, il n'a pas choisi. Il est né ainsi. Nourri à la souffrance et à la solitude. Cet homme est le parfait opposé de tout ce que vous pouvez croiser. Il est arrivé sur Terre il y a de ça bien des années, avant même que le premier homme ne se réveille. Il a eut le temps d'explorer d'un côté, puis de l'autre. Il est lié à sa mère la Lune. Lié par son souvenir. Celui de cette entité lumineuse qui lui a octroyé le pouvoir d'être ce qu'il est aujourd'hui. A l'instar de la mort, il erre à travers le temps, sans vraiment changer. Il est grand, aveugle et seul. La seule chose qui puisse encore le marquer, c'est le fait qu'il soit seul, face à l'adversité, face à l'amour, face à la solitude. Face à lui même. Ne prenez pas peur, il n'est pas méchant. Enfin...
« La solitude peut nous atteindre à n'importe quel âge, dans n'importe quelle situation, à n'importe quel endroit, il n'y a qu'une certitude, elle sera notre seule compagnie lorsque notre vie prendra fin. Cette solitude que l'on désire parfois, pour réfléchir, pour prendre un certain recul, pour faciliter la prise de décisions, cette solitude est désirée, et elle est nécessaire à n'importe quel être humain. Mais il y a l'autre, l'autre solitude, celle que l'on aimerait fuir, celle qui vous retient, qui vous tire inlassablement vers le bas. Celle-ci, on ne la désire pas, on la subit, et on ne parle même plus de solitude, mais d'isolement. Cet isolement, qui vous fait perdre pied, cet isolement qui vous coupe du Monde, qui vous sépare de la vie, cet isolement non-désiré est une première mort. Cette solitude terrifiante arrive un beau jour dans votre vie, pour une raison ou pour une autre, elle s'invite dans votre quotidien, à l'improviste, avec la ferme intention de vous détruire. Et si on ne la chasse pas, si on ne la fait pas fuir, elle vous prend à la gorge, et vous emmène en enfer. Une très longue descente aux enfers, et si personne ne vous attrape la main, si personne ne vous retient dans votre chute, vous coulerez inexorablement dans l'absence de regards, dans l'absence d'attention, et le seul mot que vous associerez à votre existence, sera inutilité. La solitude profonde de l'esprit n'a pas de corps, la solitude de l'esprit n'a pas d'âme, mais pourtant, elle prend la forme d'une bulle et vous encercle, vous étouffe. Et ne cherchez pas de sorties, il n'en existe pas. La solitude est à l'esprit, ce que la diète est au corps, mortelle lorsqu'elle est trop longue. Avec le temps, les présences que vous désiriez, vous gêneront plus qu'autre chose. La peur envahira chacune de vos sorties, les larmes envahiront chacune de vos nuits, la mélancolie envahira votre vie. Le moindre sens que vous possédez, deviendra d'une inutilité chronique. A quoi servira votre ouïe, lorsqu'il n'y aura personne pour déposer quelques mots, que l'être humain apprécie tant, dans votre champ auditif. A quoi servira votre toucher, quand il n'y aura plus personne pour vous tenir la main, plus personne pour vous enlacer. A quoi servira votre odorat, lorsque la seule odeur que vous pourrez sentir, sera celle de votre oreiller imprégné de larmes. A quoi servira votre gout, quand la mélancolie se chargera de vous enlever l'appétit. A quoi servira votre vue, lorsqu'il n'y aura plus aucun visage à découvrir, plus aucun sourire à admirer, plus aucun regard dans lequel se plonger. Et le pire interviendra lorsque vous prendrez conscience que la solitude vous a séparer de la vie, que l'isolement vous a séparer des solutions, et que la mélancolie vous a ôter le gout de vivre. Prendre conscience que notre existence n'est devenue que souffrance, prendre conscience qu’âgé ou pas, notre vie n'a plus aucun intérêt. J'en fait l'expérience. Sauf qu'à moi, ça me va. »